Elitesingles, Be2, eHarmony.
Mes sites de rencontres amoureuses pullulent au Quebec, tel legerement partout en Occident. Et nous connaissons tous un ou une proche qui s’en est servi bien un moment, dans l’espoir de degoter – enfin – l’ame soeur.
La question, c’est de savoir si ca marche vraiment, ou pas, n’est-ce nullement? Impossible a dire, pensez-vous surement. Comme moi, d’ailleurs, jusqu’a ce que j’assiste a Notre conference d’ouverture de l’evenement CHI 2018, qui se tient toute l’annee au Palais des Congres de Montreal. Le conferencier etait nul nouvelle que Christian Rudder, cofondateur d’OkCupid, un blog de rencontres americain qu’il a vendu en 2011 a IAC, detenteur du site Match.com, pour la somme de 90 M$ US. Et le moins qu’on puisse penser, c’est qu’il avait des donnees renversantes a partager avec nous.
M. Rudder est un matheux diplome de Harvard.
Sa passion, ce seront les statistiques et le savoir qu’on pourra en tirer. Des 2003, il s’est penche sur le cas des sites de rencontres qui, a l’epoque, se contentaient de questionnaires sur internet Afin de suggerer differentes personnes a priori dignes de mention. «Je ne voyais pas comment de simples reponses a des questions pouvaient presenter la moindre fiabilite statistique. Ces donnees-la me semblaient vraiment insuffisantes pour etre exploitees», a-t-il devoile.
D’ou le idee d’un site qui, lui, proposerait davantage qu’un questionnaire : les individus inscrites seraient incitees a faire des commentaires sur des billets de blogue, ou encore a poser des questions a la communaute. Car l’integralite des informations qui en ressortiraient permettraient, elles, d’avoir 1 vrai profil une personnalite de chacun.
Grace a une telle approche, OkCupid a vite eu le succes. Quant a Christian Rudder, il s’est mis a jubiler avec l’integralite des precieuses precisions qu’il recoltait ainsi : il se disait qu’il pourrait desormais rendre davantage de personnes content, peut-etre meme de maniere durable.
Bref, tout allait pour le mieux au meilleur des mondes. Sauf que… Sauf que les nouvelles informations l’ont amene a dechanter. «J’ai fini par decouvrir que meme 1 aussi bon site que le notre ne pouvait gui?re realiser des reves amoureux que j’esperais», a-t-il confie.
Sa demonstration etait eloquente, chiffres a l’appui. Un modi?le lumineux me suffira pour vous persuader, a savoir deux graphiques qui montrent des preferences des membres d’OkCupid en matiere d’age:
> Le meme age. Lorsqu’on recoupe toutes les informations disponibles (nullement seulement les reponses au questionnaire, puis les profils sur qui elles cliquent, mais aussi leur facon d’en parler web), on voit vraiment que ces dames ont 1 faible pour nos hommes ayant a peu pres leur age. Ex.: une femme de 25 ans cherchera avant tout un homme de 26 ans; une femme de 30 annees, un homme de 30 annees; une femme de 40 annees, un homme de 38 ou 39 ans.
> 20 annees, ou que dalle. Du cote des hommes, la donne reste totalement differente : qu’ils aient de 20 a 50 annees, tous les hommes cherchent avant bien une femme… de 20 ou 21 annees! Oui, vous avez beaucoup lu. Elle devra avoir 20 ans, et rien d’autre. A une exception pres, toutefois : ceux qui ont entre 22 et 27 annees ont egalement un faible pour les femmes qui ont entre 40 et 45 ans, «l’effet Cougar verifie», selon M. Rudder.
La totalite des hommes cherchent, en verite, une femme de 20 ans! Photo: O.Schmouker
Service? Le coup de foudre est statistiquement impossible : «Comment voulez-vous qu’une femme de 35 ans divorcee et tante d’une fillette rencontre en ligne son prince charmant, Lorsque l’on sait que les hommes qu’on va lui presenter ne cherchent, en verite, qu’une nymphe de 20 annees?», a-t-il illustre.
Autrement dit, sauf rare exception, la deception reste necessairement au rendez-vous…
Bon. Vous me direz que ces hommes-la disposent, dorenavant, de Tinder et d’autres applications de rencontres a caractere sexuel. Et que s’ils veulent vraiment une nymphette, ils n’ont qu’a s’en servir pour tomber sur ce qu’ils cherchent.
Le hic, c’est que votre n’est nullement aussi simple que ca. La encore, la deception est au rendez-vous, comme l’a montre l’expert en rencontres amoureuses sur internet.
M. Rudder s’est en effet amuse a regarder des statistiques de Tinder, en particulier nos notes d’attractivite accordees par les membres a toutes les profils qui leur etaient soumis. Voici ce qu’il a trouve:
> 4 concernant 10. La moyenne des notes des hommes attribuees aux dames suggerees sur Tinder reste d’environ 4 concernant 10. A noter que nos notes paraissent largement distribuees, allant de 1 a 8.
> 0 concernant 10. Du cote des jeunes filles, nos notes sont l’ensemble de autres : dans 40% des cas, les femmes attribuent une note de 0 concernant 10 aux hommes. Oui, vous avez bien lu : 0 via 10. Ce n’est nullement bien. Dans 27% des cas, la note est de 0,5. Dans 14% des cas, de 1. Pour faire bref, elle n’atteint jamais 2 concernant 10!
Autrement evoque, nos hommes sur Tinder paraissent l’ensemble de des «horreurs immondes» aux yeux des femmes. En consequence, ce n’est nullement sur Tinder qu’ils vont pouvoir rencontrer J’ai nymphette de leurs reves, celle qui illuminera un life a bien jamais…
«Cela fera maintenant des annees que j’ai creuse l’integralite des precisions accessibles au sujet des sites et les apps de rencontres, et j’en suis arrive a la conclusion que principal pour trouver le veritable amour, ce ne semblent jamais les demarches online, mais les demarches off line. L’etincelle amoureuse ne pourra nullement etre provoquee par l’analyse de informations. Elle provient necessairement de la rencontre aussi inesperee qu’inattendue de deux ames», a resume M. Rudder.
A ces mots, j’ai entendu certains soupirs emus a faire mes cotes. Plusieurs cordes sensibles venaient visiblement de vibrer a l’unisson. Cela m’a fera concevoir combien les statistiques, savamment maniees, pouvaient etre magiques. Et surtout, combien la technologie ne pouvait etre le remede a tous des maux. Loin de la.